Nous profitons du temps maussade pour faire une petite mise à jour du blog, bien conscients de notre retard accumulé depuis plusieurs mois. La neige est déjà bien tombée sur Ottawa mais nous ne bénéficions pas assez de journées ensoleillées. Le ciel laiteux et bas se confond avec les étendues de neige fondante limitant très vite notre horizon.
Cet été nous avons effectué un long road trip à travers les Rocheuses canadiennes et traversé deux provinces l’Alberta et la Colombie britannique entre Calgary et Vancouver.
Alors voici quelques photos qui nous rappellent que le Canada est aussi un pays avec une géographie grandiose et nous aident à retrouver un peu de soleil dans un quotidien assez gris et blanc.
Calgary
Notre périple a commencé à Calgary, ancienne ville olympique (1988) mais principalement réputée pour son festival de rodéo (stampede) considéré comme le plus grand au monde. La ville s’est construite à la fin du 19ème siècle grâce au chemin de fer (un classique) mais a connu son essor au début du 20ème grâce à la découverte du pétrole. Elle abrite aujourd’hui les sièges des plus grosses compagnies pétrolières du pays. Le centre-ville très resserré et formé de gratte-ciels est très vite parcouru et présente, il faut l’avouer, peu d’intéret culturel malgré la présence d’un petit quartier chinois et du quartier un peu plus branché de Kensington.
Vallée de la Kananaskis
Située à une centaine de kilomètres à l’ouest de Calgary, la vallée de la Kananaskis sera la première étape de vacances sportives. Nous découvrons les premiers lacs de montagnes et leurs couleurs incroyables.





Banff
Crée en 1885, Banff est le plus ancien parc national canadien. Les paysages sont alpins avec de nombreux sommets enneigés aux pieds desquels s’etendent de grandes forêts de résineux.
Les lac Louise et Moraine sont les deux lieux les plus populaires (et les plus fréquentés) du parc Banff. Leurs eaux turquoises en ont fait leur renommée. Ce sont des fines particules de sédiments glaciaires absorbant toutes les couleurs du spectre lumineux sauf le vert et le bleu qui sont à l’origine de cette teinte incroyable.
Devenus icônes sur les réseaux sociaux, ils sont désormais pris d’assaut par les amateurs de selfies. Généralement friands de ce genre de lieux, bon nombre d’Indiens s’y retrouvent aussi pour des demandes en mariage ou des rassemblements familiaux. Un système de parking / navettes a été rendu impératif pour accéder au site. Ces deux lacs sont certes splendides mais l’agitation autours dénature l’ambiance qui s’en dégage. Ils sont devenus au Canada des destinations du sur-tourisme local qui n’est pas non plus sans faire peser des problèmes écologiques sur les écosystèmes locaux.
Au terme d’un sentier facile de plusieurs kilomètres, nous réussissons tout de même à trouver un peu de quiétude au bord du lac des Consolations. Il n’y a plus personne ou presque hormis les marmottes.







Jasper
Endroit sauvage et déconnecté du réseau mobile, le parc Jasper est le plus gros parc national canadien avec ses 11 000k² protégés et sa douzaine de sommets à plus de 3500m. Dans cette partie de l’Alberta, il y a peu d’offre d’hébergement et la planification est obligatoire puisque l’accès aux sites sont réglementés. Nous habitons donc au motel à Hinton et choisissons d’explorer le parc par secteurs quitte à faire pas mal de route tôt le matin et en fin de journée.
Passé le croisement des deux rivières Saskatchewan (nord et sud), nous arrivons de Banff par la route des Glaciers. Situés à plus de 2000 mètres d’altitude, ces 8 glaciers forment le champ de glace le plus important de toutes les Rocheuses totalisant une superficie de 325km².












Le secteur étendu de Lac Maligne, avec de nombreux lacs, forets et canyons nous offrira des rencontres inoubliables avec des animaux légendaires. Le rando-picnic-rando devient notre quotidien.













Pyramid Lake



Dans toute la région de Banff et de Jasper, nous avons eu la chance d’observer plusieurs animaux sauvages dont les emblématiques Orignal et Ours brun.










Mont Robson
Le mont Robson est le point culminant de la Colombie-Britannique (3 954 m) mais se situe étonnement dans une région moins escarpée que celle de Banff-Jasper. Malheureusement sur nos deux journées prévues ici, une a été contrariée par une météo changeante.



Kameloops
Kameloops nous a servi d’étape entre les parcs et Vancouver. Située au carrefour entre l’Alberta et la Colombie britannique, elle habrite100.000 habitants et s’est développée grâce à l’industrie minière le long de la Transcanadienne et la ligne de chemin de fer. En 2021, elle devient le centre d’attention de tout le Canada après la découverte de 215 cadavres d’enfants élèves d’un pensionnat catholique. L’émotion suscitée par ces révélations ouvre un débat national sur l’assimilation forcée des populations autochtones et sera à l’origine du mouvement “Every Child Matters – Chaque Enfant Compte”. Après ces révélations, le 30 septembre devient la journée nationale du Souvenir.
Pour parfaire son statut de ville un peu glauque, c’est aussi dans cette région que passe la fameuse “autoroute des larmes” canadienne au bord de laquelle ont disparu 19 femmes. On vous laisse découvrir l’histoire ici.



Vancouver
Après avoir déjà passé une dizaine de jours à randonner en montagne, nous sommes excités de découvrir Vancouver, située au bord du Pacifique. Il y flotte l’atmosphère des grands ports dans lesquels l’activité et le brassage créent une énergie visible. Nous tentons de la saisir en visitant le maximum de quartiers. La nature reste omni-présente dans cette ville vaste et surpeuplée, tournée vers l’océan à l’Ouest et cerclée de massifs montagneux à l’Est.
A Vancouver, l’eau n’est jamais très loin et nous faisons plusieurs balades le long des plages, iles et bras de mers.


























Important foyer d’immigration depuis le milieu de 19e siècle, Vancouver possède une population à 40% asiatique et nous ne résistons pas à visiter Punjabi Market.




Nous en profitons également pour faire le plein d’expériences culinaires, les spécialités de la ville restant les sushis. Vancouver est réputée pour son ambiance festive, décontractée et tolérante dans laquelle chacun est invité à assumer son identité et ses opinions dans le respect de celles des autres.




















Le street-art également très présent dans la ville donne un cadre très visuel à la ville. Par hazard notre quartier était en fêtes durant le séjour et les rues prises d’assaut par des festivaliers.









Vancouver présente aussi une face plus sombre et déroutante. Une dizaine de milliers de toxicomanes consomment intensivement de jour comme de nuit principalement autour de East Hastings Street. Pour tenter de mieux contrôler le phénomène, la ville a décidé d’autoriser la consommation et la possession en petite quantité de nombreuses substances et de concentrer ses efforts sur la prévention et les soins sanitaires. Le but premier est d’éviter les sur-doses devenues quotidiennes. Difficile de juger de la pertinence des mesures sans connaitre pleinement la situation et encore peu de recul sur cette “expérimentation”, mais il est impossible de fermer les yeux tant la vague imprègne la ville et commence à s’étendre à d’autres provinces canadiennes (dont l’Ontario).
Revelstoke
Après un crochet rapide par Withler et une nouvelle pause “forcée” à Kameloops, nous retrouvons la montagne à Revelstoke. Nous y faisons plusieurs rando dans des paysages sauvages qui rappellent ceux d’Europe. Ironiquement, beaucoup d’allemands viennent séjourner dans cette région. Après recherches, il semblerait que Winnetou, une série de nouvelles qui a passionné l’Allemagne entre 1875 et 1910, adaptée en BD puis en série TV, ait contribué Outre-Rhin à l’implantation de l’imaginaire Far-West et à l’attrait qu’il exerce.







Yoho & Kootenay
Nous terminons notre boucle en séjournant à Golden puis Radium Hot Spring toutes deux en Colombie-Britanique mais au sud de Banff. Les cuisses sont bien échauffées et nous pouvons ainsi terminer par une semaine de rando intensive dans les milieux variés et surprenants des parc Yoho et Kootenay. Entre canyons, cascades et lacs nous avons redécouvert les Hoodoos ou cheminées de fées que nous avions rencontrés dans le Colorado ou en Utah ainsi que les “Paint Pots” (Pots de peinture), sources d’eau riches en fer et de couleur ocre très colorantes. Notre coup de Coeur restera le lac Émeraude (Emerald Lake) pour ses abords calmes et paisibles et le doux reflets des montages avoisinantes.



















Après trois semaines et plus de 4000km parcourus sur les routes, nous rentrons ravis de ces vacances riches en souvenirs et sensations.
Ce récit et ces photos sont vraiment superbes, et nous font découvrir une région que les Français connaissent mal.
Avant le pétrole, toute cette région avait déjà attiré pas mal d’aventuriers lors des diverses Ruées vers l’or canadiennes de la seconde moitié du XIXe siècle. Les conditions y étaient terribles, notamment à cause du climat et de l’isolement, et rares sont ceux qui en revinrent riches !
Avec l’enchérissement extraordinaire du cours de l’or, il paraît qu’aujourd’hui, en Alberta, certains canadiens se sont remis à chercher l’or alluvionnaire “à l’ancienne” (à la battée), et que des compagnies remettent en exploitation d’anciennes mines qui semblaient épuisées mais dont les techniques modernes permettent de mieux rentabiliser